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communiqués de presse de USE
26 février 2007

USE signe la lettre de l'UBUNTU

LETTRE OUVERTE AU NOUVEAU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU, M. BAN KI-MOON
Pour qu'un autre monde soit possible : démocratisons et renforçons l'ONU !



Nous, signataires de la présente lettre ouverte, avons émis au cours des sept dernières années, à l'initiative du Forum Mondial des Réseaux de la Société Civile - UBUNTU, des communiqués destinés à l'opinion publique mondiale comportant plusieurs dénominateurs communs. L'affirmation que « la démocratisation, le renforcement et la primauté de l'ONU dans la politique internationale sont essentielles pour rendre un autre monde possible » constitue l'un des principaux de ces dénominateurs communs. Certains de ces communiqués ont été diffusés précisément à l'occasion des différents Forums Sociaux Mondiaux, qui, selon nous, représentent l'une des expressions les plus importantes de la volonté et de l'exigence de la société civile mondiale de participer activement et de façon responsable à la construction d'un monde meilleur.

Dans le contexte du début du mandat de M. Ban Ki-moon en tant que nouveau Secrétaire Général de l'ONU,, à qui nous souhaitons un travail d'excellence au bénéfice de l'humanité, nous entendons insister, sous la forme d'une lettre ouverte, sur les considérations et propositions suivantes :

  1. Face aux problèmes de pauvreté et, en général, de développement, il faut :

    • réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (qui nous semblent constituer des objectifs a minima) et les Plans d'action des sommets des années 1990 des Nations Unies (qui sont loin d'être appliqués), ce qui implique que soit annulée concrètement et sans délai la dette extérieure, et :

      • remplir les engagements historiques en matière d'Aide Officielle au Développement (AOD) et, surtout, mettre en œuvre de nouveaux mécanismes de financement impliquant la suppression des paradis fiscaux, la taxation des capitaux financiers internationaux et la création et la mise en place de fonds de cohésion mondiaux pour le développement ;
      • avancer vers un système mondial de commerce équitable en vue d'un développement humain durable, différent de celui que suppose le cycle de Doha de l'OMC, qui, après son échec lors de sa dernière réunion à Hong Kong, continue de promouvoir un modèle de néolibéralisation du commerce mondial qui ne bénéficie qu'aux riches et aux puissants de ce monde ;
    • mettre en place un engagement global pour faire face au réchauffement de la planète, conformément aux principes des sommets de Rio et de Johannesburg, engagement dans le cadre duquel tous les pays seraient responsables de leurs émissions - à commencer par les États-Unis, qui doivent signer et respecter, au moins, le Protocole de Kyoto - et qui contraindrait les États, à commencer par les pays riches, à développer et à mettre en place des solutions de remplacement aux tendances de production et de consommation et au modèle énergétique actuels, qui ne vont pas dans le sens du développement durable.
  2. Face aux problèmes de paix, de sécurité et de droits de l'Homme, il est nécessaire :

    • d'assurer le respect de la légalité démocratique internationale basée sur les droits de l'Homme universels. Nous désapprouvons donc sans la moindre réserve, comme nous l'avons toujours fait, les actions terroristes ainsi que l'usage illégal « préventif » de la force - la guerre d'Irak, unilatérale et persistante, en étant l'illustration la plus grave. Nous insistons à nouveau sur le fait que l'enlisement, la militarisation et l'usage de tout type de mécanismes illégaux (prisons « clandestines », murs de la honte, assassinats « ciblés » ayant des effets collatéraux) en Afghanistan, en Irak, au Liban, en Palestine, au Soudan et, plus récemment, en Somalie n'ont d'autres conséquences qu'une souffrance à vaste échelle et indistincte de la société civile de ces peuples. Nous exigeons donc que cessent immédiatement ces faits, situations et actions ignobles et que, surtout dans le cas de conflits enlisés, les forces armées agissent en tant que « casques bleus » sous le drapeau et sous le commandement de l'ONU.
    • de réformer impérativement le Conseil de Sécurité de l'ONU (élimination du droit de veto, élargissement éligible sur la base de la réalité régionale du monde, contrôle réel de la part de l'Assemblée Générale), ce qui constituera une étape indispensable dans la reconquête de la confiance mondiale en l'instance qui doit garantir la paix et la sécurité humaine à l'échelle mondiale. Son action, tout comme celles de l'Assemblée Générale et d'autres conseils de l'organisation, doit essentiellement tendre vers les objectifs suivants : résolution pacifique des conflits (en promouvant une culture de paix, en renforçant l'Alliance des Civilisations…), désarmement et non-prolifération, « responsabilité de protection » et usage de la force en dernier recours et uniquement en accord avec les dispositions de la Charte de l'ONU.
  3. En ce qui concerne l'indispensable réforme des Institutions Internationales, associée à la démocratisation et au renforcement des Nations Unies, nous constatons que :

    • les réformes de l'ONU ayant été proposées en matière de paix, de sécurité, de désarmement et de droits de l'Homme lors de la 60e session de l'Assemblée Générale n'ont pas été mises en application (la Commission de Consolidation de la Paix et le Conseil des Droits de l'Homme constituant les seules exceptions) ;
    • le pouvoir et les possibilités dont jouit l'ONU en matière de développement sont en permanence « accaparées » et « transférées » au « marché », surtout par le biais des Institutions de Bretton Woods et de l'Organisation Mondiale du Commerce ;
    • c'est pour cela que, comme le souligne le manifeste de la « Campagne Mondiale pour une Réforme en profondeur du Système des Institutions Internationales », «les Nations Unies doivent être renforcées et se démocratiser pour constituer le pivot d'un Système d'Institutions Internationales démocratique, cohérent, responsable et efficace. Il ne s'agit ni plus ni moins que de démocratiser la composition et le mécanisme de prise de décisions des organes et des agences des Nations Unies, de façon à en garantir le fonctionnement effectif et démocratique, et de réformer et accueillir en son sein les autres organisations multilatérales mondiales (FMI, Banque Mondiale, OMC, etc.)».
    • ces réformes, nécessaires en soi, permettront finalement d'adopter et de mettre en œuvre les politiques nécessaires pour affronter et résoudre les graves problèmes auxquels est confrontée l'humanité en ce début de siècle.

Nous, signataires de la présente lettre ouverte, exhortons le nouveau secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, à engager le débat et le travail autour de ces thèmes, afin de passer une fois pour toutes des rapports et des résolutions aux réformes et aux mises en œuvre, en comptant non seulement sur les États membres, mais aussi sur les autres acteurs de la scène mondiale, en particulier la société civile. La démocratisation des Institutions Internationales est l'une des priorités du processus de réforme. Les Institutions Internationales doivent ainsi agir en accord avec les différents intérêts, besoins et aspirations de tous les citoyens du monde, ce qui implique d'envisager de nouvelles possibilités concrètes de représentation et de participation des citoyens, de la société civile, des différents niveaux de gouvernements, etc., dans lesdites Institutions Internationales. M. Ban Ki-moon peut compter sur notre soutien pour toutes les initiatives qu'il prendra dans ce sens.

Federico Mayor
Mario Soares
Susan George
Noam Chomsky
José Saramago
Roberto Savio
IPS - Inter Press Service
Alexander Likhotal
Green Cross International
Fatma Alloo
DAWN - Development Alternatives with Women for a New Era
William Pace
WFM-IGP - World Fed. Movement - Institute for Global Policy (in principle)
Chico Whitaker
Right Livelihood Award; Justiça e Paz Brazil en el CI del FSM
Cândido Grzybowski
IBASE - Instituto Brasileiro de Analisis Sociais e Econômicas
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GPF - Global Progressive Forum
Tomas Magnusson
IPB - International Peace Bureau
Andrei Grachev
The World Political Forum

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Commentaires
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