10 juillet 1998
Bosnie : l'heure est à l'action
Que reste-t-il quand on regarde la guerre qui déchire l'Europe des
Balkans ? Que penser de l'attitude des Occidentaux dans cette guerre ?
De
fausses promesses en vraie lâcheté, de fausses pormesses en vrai
lâchage, les habitants de Bosnie ont tout vu, tout entendu ou presque.
Eux qui veulent faire de leur pays un Etat laïque et multiculturel, se
retrouvent étiquetés "Musulmans" par des commentateurs tellement
courageux qu'ils circulent à bord de voitures blindées bien à l'abri
avec leur gilet pare-balle.
Cynisme des actes qui
transparaît dans le cynisme des mots : le gouvernement légitime de
Bosnie présidé par Alija Itzebegovic est requalifié de "partie en
conflit" et les troupes gouvernementales de "belligérants". Le temps
d'un reportage les "zones de sécurité" décrêtées par les Accords de Washington et dont la défense incombe aux Nations Unies
se transforment en "enclaves musulmanes" avec tout ce que cela
représente de fantasmes racistes et d'arrières-pensées xénophobes.
Ministres, journalistes, diplomates emploient des termes qui brouillent : "Serbo-bosniaques, Bosno-serbes, Serbes de Bosnie" alors que les individus qui tirent sur Sarajevo, sur Zepa, ceux qui ont violé et assassiné à Brcko et à Srebrenica se revendiquent de la Grande Serbie et méritent donc à ce titre le qualificatif de "nationalistes pan-serbes" et aucun autre.
Mais à côté des mots, ce sont surtout la couhardise occidentale frisant la complicité avec l'agresseur qui choquent. Le désenclavement de Sarajevo et la défense de Gorazde ne sauraient faire oublier que Bihac et Zepa sont sous le feu serbe, ni que la chute de Srebrenica est due non seulement au fait que la FORPRONU n'a pas respecté son mandat, mais plus encore parce que ce sont les Nations Unies, sous la direction du général Morillon, qui ont procédé à la confiscation unilatérale des armes de l'armée régulière bosniaque qui défendaient la ville assiégée, il y a de cela à peine un an et demi.
Où sont-ils les actes après de flamboyants discours sur la communauté de valeur, sur la démocratie bafouée, sur les accords foulés au pied ? A l'heure où le canon tonne, où sont ils les hommes qui auront le courage et l'intégrité de mettre en conformité les actes avec les engagements, l'action avec le verbe ? L'Eurocorps n'est-il bon qu'à défiler le temps d'un 14 Juillet à Paris ou d'un 8 Mai à Berlin ? Dans quel sable mouvant se serait perdu le corps d'armée franco-allemand ?
Ministres, journalistes, diplomates emploient des termes qui brouillent : "Serbo-bosniaques, Bosno-serbes, Serbes de Bosnie" alors que les individus qui tirent sur Sarajevo, sur Zepa, ceux qui ont violé et assassiné à Brcko et à Srebrenica se revendiquent de la Grande Serbie et méritent donc à ce titre le qualificatif de "nationalistes pan-serbes" et aucun autre.
Mais à côté des mots, ce sont surtout la couhardise occidentale frisant la complicité avec l'agresseur qui choquent. Le désenclavement de Sarajevo et la défense de Gorazde ne sauraient faire oublier que Bihac et Zepa sont sous le feu serbe, ni que la chute de Srebrenica est due non seulement au fait que la FORPRONU n'a pas respecté son mandat, mais plus encore parce que ce sont les Nations Unies, sous la direction du général Morillon, qui ont procédé à la confiscation unilatérale des armes de l'armée régulière bosniaque qui défendaient la ville assiégée, il y a de cela à peine un an et demi.
Où sont-ils les actes après de flamboyants discours sur la communauté de valeur, sur la démocratie bafouée, sur les accords foulés au pied ? A l'heure où le canon tonne, où sont ils les hommes qui auront le courage et l'intégrité de mettre en conformité les actes avec les engagements, l'action avec le verbe ? L'Eurocorps n'est-il bon qu'à défiler le temps d'un 14 Juillet à Paris ou d'un 8 Mai à Berlin ? Dans quel sable mouvant se serait perdu le corps d'armée franco-allemand ?
L'heure n'est plus aux ballets diplomatiques, ni aux vaines tentatives d'intimidation. L'heure est à l'action.
Les nationalistes serbes doivent savoir ce qu'il en coûte d'enfreindre
le droit international et de bafouer les Droits de l'Homme. Nul, dans
les Balkans et au-delà, ne doit ignorer que toute velléité de modifier
les frontières par les armes en Europe est immanquablement vouée à
l'échec.
En tant que citoyens européens, nous voulons que chacun de nos gouvernements, que l'Union européenne en tant que telle, prennent ses responsabilités en Bosnie-Herzégovine.
Il faut rappeler qu'on ne viole pas des femmes et des enfants impunément, qu'on ne parque pas des hommes dans des camps de concentration en dépit de toutes les conventions internationales.
Ceci, l'Europe l'a déjà vécu et ne veut plus jamais le revoir.
C'est pour cela qu'elle doit être prête à en payer le prix.
En tant que citoyens européens, nous voulons que chacun de nos gouvernements, que l'Union européenne en tant que telle, prennent ses responsabilités en Bosnie-Herzégovine.
Il faut rappeler qu'on ne viole pas des femmes et des enfants impunément, qu'on ne parque pas des hommes dans des camps de concentration en dépit de toutes les conventions internationales.
Ceci, l'Europe l'a déjà vécu et ne veut plus jamais le revoir.
C'est pour cela qu'elle doit être prête à en payer le prix.
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